Thèse de Léa Hami

La mémoire est une fonction cognitive de haut niveau qui occupe une place prépondérante dans nombre de situations, telles que celles d’apprentissage chez les élèves du primaire et du secondaire. Le fonctionnement normal de la mémoire des élèves est complexe et certaines fois des erreurs de mémoire peuvent intervenir et interférer dans l’apprentissage des savoirs fondamentaux. Ces erreurs, appelées faux souvenirs, consistent à se remémorer à tort des événements ou de détails d’événements qui ne se sont jamais produits, toutefois ces faux souvenirs partagent des caractéristiques sémantiques ou phonologiques communes avec l’expérience réellement vécue. La majorité des études se sont concentrées sur leur apparition en mémoire à long-terme et rapportent que leur fréquence et leur nature évoluent au cours du développement. De récents travaux chez l’adulte ont montré qu’ils peuvent également se produire à court- terme, quelques secondes après l’apprentissage de très peu d’éléments, suggérant que la mémoire de travail serait impliquée dans leur apparition. Présentement, les deux modèles explicatifs des faux souvenirs divergent sur le rôle de la mémoire de travail dans leur apparition. Afin de confronter leurs prédictions, nous adoptons une approche interdisciplinaire en couplant les mesures comportementales classiques des erreurs de mémoire issues de la psychologie cognitive avec des marqueurs électrophysiologiques (activité électromyographique, EMG) du contrôle de l’erreur issus des neurosciences. Quatre expériences seront menées afin d’examiner l’impact des deux principaux mécanismes cognitifs de maintien des informations en mémoire de travail sur l’apparition d’erreurs sémantiques et phonologiques en mémoire à court et long-terme, chez des enfants de 4 à 12 ans et des jeunes adultes. Ce projet aura des retombées à la fois pour la recherche fondamentale et la recherche appliquée dans le domaine de l’éducation. En effet, il permettra non seulement de mieux comprendre les mécanismes responsables de l’apparition des erreurs de mémoire et de déterminer leur trajectoire développementale de l’enfance à l’âge adulte, mais aussi d’améliorer le repérage de ces erreurs en contexte d’apprentissage scolaire et de proposer des recommandations pédagogiques de remédiation.