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A la suite des retours des évaluations d’entrée en 6ème de la rentrée 2023, l’inspecteur a organisé des groupes de travail autour d’un conseil de direction. Cette assemblée rassemble : l’inspecteur 1er D de la circonscription, la principale du collège, son adjointe et l’ensemble des directeurs des écoles maternelles et élémentaires des écoles relevant du bassin du collège. Deux réunions de travail ont eu lieu les 16 et 23 janvier autour de l’analyse des évaluations.

Le constat général a porté sur le fait, qu’au regard de l’IPS du secteur qui se situe autour de 125, les résultats obtenus en compréhension tant de l’oral que de l’écrit posaient un réel problème.

L’inspecteur, dans le cadre de ses engagements, a recherché des pistes de régulations. Il a rencontré le laboratoire « Parole et langage » du CNRS qui recherchait un terrain expérimental réparti sur trois zones différenciées : très favorable, médium, défavorisé, afin de mesurer l’impact, et ce quel que soit l’environnement, de la fréquentation de l’objet livre (en clair le livre papier) dans la performance des élèves au niveau de l’entrée au collège. En effet, ces chercheurs émettent l’hypothèse que les processus cognitifs impliqués dans la lecture sont très différents selon que l’on utilise un support papier ou un support numérique.   De leurs côtés, les enseignants s’interrogent sur les actions et/ou apprentissages à mettre en œuvre pour améliorer le score défaillant des performances en lecture/compréhension. Ainsi, le secteur du collège de Gréasque a été retenu comme socle du secteur « public favorisé », celui de Lyon comme « public hétérogène » et celui de la Martinique comme « public défavorisé ». La comparaison des trois études menées au niveau national devrait nous permettre de mesurer l’impact de la quantité d’exposition à l’écrit (sur un support papier) sur le niveau de lecture des élèves en lien avec la fréquentation, les lieux, et le contexte environnemental. 

En effet, depuis plusieurs années, de nombreuses enquêtes nationales et internationales ont pointé un écart croissant entre les performances attendues au regard de l’indice de position sociale ( IPS) et les résultats des élèves. 

Apprendre à lire, c’est avant tout construire des automatismes, lesquels, une fois acquis, permettront de lire et de comprendre. Les recherches soulignent l’importance dans l’apprentissage de la lecture de facteurs tels que l’ampleur du vocabulaire, la conscience phonologique et la familiarité précoce avec les conventions de l’écrit. Apprendre à lire, c’est également découvrir et s’approprier les pratiques diversifiées du lire, connaître et manipuler les supports de l’écrit (livres, albums, dictionnaires, journaux, magazines, etc.), s‘intéresser et participer aux activités de lecture de ceux qui savent. Plusieurs recherches ont montré l’importance pour les enfants de prendre du temps pour lire, avec l’idée que cette exposition précoce et régulière à l’écrit est un prérequis pour devenir un bon lecteur et réussir sa scolarité. Or, il apparaît, de façon intuitive, et ce, tant auprès des enseignants du premier degré et du second degré,  qu’il existerait une corrélation entre le temps d’exposition à l’écrit et la performance attendu en fin de cycle 3.  Au-delà des affirmations des chercheurs relevant du courant sociologique, les échanges avec les enseignants autorisent à émettre l’hypothèse que la quantité d’exposition à l’écrit matériel (et non virtuel) ait un réel impact sur la performance des élèves quel que soit leur origine sociale en termes d’IPS notamment.

L’objectif de cette recherche, dans un premier temps, est d’objectiver cette quantité d’exposition à l’écrit chez les enfants et de vérifier l’hypothèse selon laquelle plus un enfant lit (seul, avec ses parents ou dans le contexte scolaire), plus il a de chances de devenir un bon lecteur. Un second objectif sera de vérifier l’hypothèse selon laquelle les enfants présentant des troubles d’apprentissage ont une exposition à l’écrit encore plus réduite que leurs pairs de même âge, représentant ainsi une population particulièrement vulnérable. 

Dans un second temps, à partir des données individualisées de chaque élève, l’équipe enseignante va structurer des compensations tant durant le temps scolaire que hors temps scolaire afin d’organiser un environnement littéral propice aux performances langagières, de lecture et de compréhension correspondant aux attendus ministériels.

Cette étude, répond à un enjeu éthique et sociétal majeur, luttant activement contre la difficulté scolaire.En effet, les difficultés rencontrées plus ou moins précocement par l'élève peuvent en être des signes précurseurs qu’il conviendrait de prendre en charge très rapidement. C'est donc tout au long de la scolarité obligatoire qu'il faut prévenir la difficulté de compréhension en apportant des réponses adaptées aux facteurs de vulnérabilité, afin d'assurer une forme d'irréversibilité des acquis de base, c'est le cœur même des missions de l'éducation nationale