AFLEX

« La classe flexible est un concept qui trouve son origine aux Etats-Unis et au Canada. Présent dans les classes maternelles et primaires, il est rare au niveau de l’enseignement secondaire. (…) Le principe général est simple : aménager le lieu d’apprentissage afin de permettre aux apprenants [de] trouver la position qui leur apportera le plus de confort et de concentration en fonction de l’activité qu’ils doivent mener. Cette classe se caractérise par une série d’îlots de travail qui permettront aux élèves de prendre des postures différentes et ce, pendant un laps de temps restreint. En effet, en fonction des activités qui sont proposées, ils pourront changer de place ou d’assises. »[1]

Depuis une dizaine d’années, plusieurs chercheurs avancent que l’aménagement de la classe doit être souple et flexible afin de prendre en compte la diversité des besoins des élèves ainsi que de leur évolution (Bergeron et al. 2011 ; Barret et al. 2015). Cette pratique est particulièrement pertinente pour mettre en place la différenciation pédagogique et pour prendre en compte les élèves à besoins particuliers, notamment ceux qui ont besoin de mobilité physique.

Il s’agit dans ce projet, d’observer la mise en œuvre d’une pédagogie innovante : l’aménagement flexible dans plusieurs salles d’un collège et auprès d’élèves de 6e, 5e et 4e. Dans ces salles, les enseignantes (de lettres, de langues vivantes et de mathématique) mettent en place une pédagogie dans laquelle les élèves sont invités à choisir l’installation qui leur convient le mieux pendant des temps de travail en autonomie ou en groupe (assis à leur place habituelle, au sol sur des coussins, dans une station debout, installés sur un tabouret oscillant, isolé grâce à un casque anti bruit, etc.). Ils apprennent ainsi à travailler à leur rythme et respecter le rythme et les besoins d’apprentissage d’autrui et communiquer entre eux. Cette pratique est particulièrement utilisée dans les moments dédiés à la pratique de la lecture et de la production écrite, qui font partie des savoir fondamentaux.

Les enseignantes ont constaté empiriquement un effet très positif de cette pratique sur la motivation et l’attention des élèves. La recherche menée dans ce projet vise à confirmer ou infirmer ces intuitions.

A la rentrée 2021-2022, d’autres enseignantes du même collège ont commencé à mettre en œuvre cette pédagogie. Il s’agit donc de former une réelle communauté de pratiques avec des enseignantes expérimentées sur l’aménagement flexible, des enseignantes novices et des chercheures spécialisées sur la place du corps dans les apprentissages. Dans une démarche de formation continue, la recherche menée en coopération avec les chercheures, qui sont aussi formatrices d’enseignants, permettra de réfléchir aux compétences que les enseignants développent lors de cette mise en place, l'effet sur leur pratique pédagogique et comment elle peut être abordée en formation d’enseignants.

[1] Fiche « Classe flexible et IM » (2019) Renaud Keymeulen.